Dans l'incertitude d'une fermeture de lexhic, je reproduis le message ici aussi.
Aujourd'hui j'étais au tribunal, TGI Bordeaux. Permanence à l'aide aux victimes, un remplacement, d'habitude le jeudi ce n'est pas moi. Heureux hasard.
Aujourd'hui 13h30 annonce d'un rassemblement de juges contre l'attitude de la ministre de la Justice suite au traitement de l'affaire de Metz (suicide d'un mineur en prison), pour une meilleure considération. Depuis le matin je trépignais... Des juges, manifester? Alors qu'ils n'ont pas le droit de grève? Qu'ils sont soumis au devoir de réserve? Vont-ils oser? Une tribune leur était offerte sur le blog de maître Eolas pour s'exprimer avant cette journée d'action: http://maitre-eolas.fr/, lisez les 61 textes, ils sont poignants.
Alors 13h30 salle des pas perdus: deux personnes, robes sur le bras. Avocats, magistrats? Je ne sais pas.
Petit à petit, les ascenseurs du TGI s'activent, des petits groupes se forment, des gens traversent la passerelle joignant le TGI et la Cour d'Appel, se regroupent, discutent, sourient, lisent une feuille qui circule.
Puis les caméras, photographes, journalistes. Ah conférence de presse salle d'audience (vous savez les noix de coco) F. Bondée.
Mais ils n'étaient pas si nombreux, 40, 50 à avoir interrompu leurs activités, laissé les audiences en plan. Combien de magistrats à Bordeaux, TGI et CA compris? Sûrement plus. Tous ne se sont pas déplacés mais certains étaient là.
Les policiers chargés de la sécurité souriaient, presque soulagés qu'il n'y ait pas foule mais en demi-teinte. L'un d'eux m'a dit qu'il comprenait, mais que c'était partout pareil, les boucs-émissaires,le manque de moyen. La résignation, tout le temps.
Puis ILS ont descendu les marches du palais de justice derrière une banderole, que je n'ai pu lire malheureusement, tous en robe, passant ostensiblement devant les caméras. Assumant leur raz-le-bol. Répondant aux questions des journalistes locaux et régionaux.
ILS ne demandent pas une augmentation de salaire, ILS ne demandent pas le droit de grève, iILS ne demandent pas des primes.
ILS demandent du temps. Du temps pour mieux juger, du temps pour comprendre, du temps pour réfléchir. Allez assister à des audiences de comparution immédiate, vous serez saisis par l'aspect automatique de la chose.
ILS demandent de la considération, de la part des medias, de l'opinion publique, de leur hiérarchie au plus haut rang de l'Etat. Du respect.
ILS ont des destins entre leurs mains, et voudraient tellement ne faire que bien.
Mais ILS font ce qu'ILS peuvent, avec ce qu'ILS ont.
Alors messieurs et mesdames les juges qui avaient manifesté aujourd'hui, merci, à ceux qui n'y étaient pas pour continuer à travailler malgré tout, merci aussi. Sans vous ... non je ne veux imaginer.
Aujourd'hui j'étais au tribunal, TGI Bordeaux. Permanence à l'aide aux victimes, un remplacement, d'habitude le jeudi ce n'est pas moi. Heureux hasard.
Aujourd'hui 13h30 annonce d'un rassemblement de juges contre l'attitude de la ministre de la Justice suite au traitement de l'affaire de Metz (suicide d'un mineur en prison), pour une meilleure considération. Depuis le matin je trépignais... Des juges, manifester? Alors qu'ils n'ont pas le droit de grève? Qu'ils sont soumis au devoir de réserve? Vont-ils oser? Une tribune leur était offerte sur le blog de maître Eolas pour s'exprimer avant cette journée d'action: http://maitre-eolas.fr/, lisez les 61 textes, ils sont poignants.
Alors 13h30 salle des pas perdus: deux personnes, robes sur le bras. Avocats, magistrats? Je ne sais pas.
Petit à petit, les ascenseurs du TGI s'activent, des petits groupes se forment, des gens traversent la passerelle joignant le TGI et la Cour d'Appel, se regroupent, discutent, sourient, lisent une feuille qui circule.
Puis les caméras, photographes, journalistes. Ah conférence de presse salle d'audience (vous savez les noix de coco) F. Bondée.
Mais ils n'étaient pas si nombreux, 40, 50 à avoir interrompu leurs activités, laissé les audiences en plan. Combien de magistrats à Bordeaux, TGI et CA compris? Sûrement plus. Tous ne se sont pas déplacés mais certains étaient là.
Les policiers chargés de la sécurité souriaient, presque soulagés qu'il n'y ait pas foule mais en demi-teinte. L'un d'eux m'a dit qu'il comprenait, mais que c'était partout pareil, les boucs-émissaires,le manque de moyen. La résignation, tout le temps.
Puis ILS ont descendu les marches du palais de justice derrière une banderole, que je n'ai pu lire malheureusement, tous en robe, passant ostensiblement devant les caméras. Assumant leur raz-le-bol. Répondant aux questions des journalistes locaux et régionaux.
ILS ne demandent pas une augmentation de salaire, ILS ne demandent pas le droit de grève, iILS ne demandent pas des primes.
ILS demandent du temps. Du temps pour mieux juger, du temps pour comprendre, du temps pour réfléchir. Allez assister à des audiences de comparution immédiate, vous serez saisis par l'aspect automatique de la chose.
ILS demandent de la considération, de la part des medias, de l'opinion publique, de leur hiérarchie au plus haut rang de l'Etat. Du respect.
ILS ont des destins entre leurs mains, et voudraient tellement ne faire que bien.
Mais ILS font ce qu'ILS peuvent, avec ce qu'ILS ont.
Alors messieurs et mesdames les juges qui avaient manifesté aujourd'hui, merci, à ceux qui n'y étaient pas pour continuer à travailler malgré tout, merci aussi. Sans vous ... non je ne veux imaginer.
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