Linoa a écrit:
Bon après on peut tout à fait me dire que c'est très subjectif comme point de vue, mais j'assume. Je vois mon père travailler comme un con depuis 40ans en faisant 80h par semaine, alors désolée si je ne comprend pas pourquoi certains se plaignent que repasser de 35h à 39 c'est quelques chose d'insurmontable.
Il est vrai que les pensions de retraite du régime agricole ne sont pas très élevées, mais je ne vois pas en quoi abaisser le niveau de ces mêmes prestations pour les fonctionnaires permettrait à ton père d'obtenir des subsides plus importantes. D'ailleurs, il existe déja des mécanismes de compensation entre les différents régimes de retraite.
D'une façon générale ce qui me gène c'est cette tendance à l'égalitarisme le plus obtus.
Pour continuer sur le sujet des retraites, les réformes sont toute orientées vers un alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés de droit privé, pour faire simple (sachant que comme tous ceux qui utilisent cette expression je serais bien incapable de faire mieux). A partir de là, pourquoi les fonctionnaires devraient-ils ne voient-ils pas leurs primes prises en compte dans le calcul du salaire moyen de base ? Si on parle d'égalité il faut aller jusqu'au bout.
Et quelle égalité ? Un nivellement par le bas ? Je suis toujours surpris de voir que les gens qui ont peu (disons, qui ont moins) et qui manifestent leur mécontentement sont prompt à se satisfaire lorsque les avantages de certains sont supprimés.
Les revendications, même légitimes, seraient-elles solubles dans la vision d'autrui plongé dans la merde ? Il faut croire que oui, on a toujours besoin d'un plus petit que soi, comme disait Hervé Bazin "
la comparaison rassure"
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Alors est-ce cela la passion de l'égalité que de flater les bas instincts et de répondre favorablement à la jalousie, une jalousie bien pratique car c'est toujours plus facile de s'en prendre aux salariés prétendument privilégiés que de formuler des revendications auprès de son employeur (ou laisser les autres faire grève pour obtenir des avancées qui bénéficieront à tous).
Si des couilles poussaient à ces gens là, je ne dis pas que tu en es Linoa (et je ne souhaite pas que des testicules viennent orner ton entrejambe), ils s'en prendraient à ceux qui sont responsables de leur difficultés.
Dernier exemple, celui des bourses.
Aux dires du ministère, le nombre des bénéficiaires va augmenter. Admettons. Seulement, dans le même temps, ceux qui bénéficiaient déja de bourses vont, pour certains, voir leur montant diminuer. En d'autres termes, on déshabille Paul pour habiller Pierre (je suis pas sur pour les prénoms).
A partir de là, j'ai pu entendre certains affirmer que cette extension était une bonne chose et que quant aux gacheurs qui se plaignaient d'une diminution de leurs ressources, il devait apprendre à partager et s'estimer heureux d'avoir déja quelque chose.
Les nécessiteux se partagent un gâteau et si d'autres nécessiteux arrivent à la table, on coupe de plus petites parts. Il n'est surtout pas question de faire un plus gros gâteau. Magnifique cuisine gouvernementale ! Allégée en plus, de quoi se plaint-on...
Une chose est sure, ce sont toujours les mêmes qui se régalent de ces divisions au sein de ceux qu'ils méprisent et traitent comme des moins que rien.