Histoire vraie.
Un jour, j'étais à Paris. Après une soirée très arrosée, je me "
réveille"
tôt, en piteux état. J'abandonne mon amoureuse (
) du moment à la gare, dans un contexte absolument glacial. A la seconde où je
la quitte, me prend la pire crise de migraine que je n'ai jamais eu. S'en suit un debriefing avec une amie, alors que je suis dans un état second, et ne cherche qu'à vomir les croissants qu'elle me force à avaler, et à fuir toute source de bruit et de lumière. Je prends ensuite le TGV pour Bordeaux. Le train part en léger retard de 5 minutes ;
avec le roulis et la vitesse du TGV, mon envie de vomir s'accentue, je deviens incolore, je prends froid, et décide de me réfugier sous mon manteau, (à une place à proximité des toilettes) ce qui devait faire peur aux personnes qui se trouvaient à côté.
10 minutes après le départ, le train s'arrête en plein milieu de la voie. Tous les passagers sont hébétés et se demandent ce qui se passe, pendant que le contrôleur court de wagon en wagon pour rejoindre une ligne de leur téléphone qui marche, pendant que je comate et profite de ces quelques secondes de répit. Nous serons rapidement informés de ce qui s'est passé : à 100 km de là, un mec a eu le bon goût de se faire découper par un TGV à pleine vitesse. Histoire de vérifier si on ne l'a pas poussé, à mille milles de toute habitation humaine, la police judiciaire enquête sur les lieux et empêche toute circulation sur 150 km de ligne. Le TGV continuera sa route. En revanche, pas par son parcours habituel (Tours, Poitiers, Angoulême (?), Bordeaux), mais en passant par Le Mans, Angers, Niort, pour rejoindre ensuite Poitiers, et reprendre la ligne Grande Vitesse. Toute ce trajet en rab sera bien sûr fait à vitesse normale, c'est-à-dire à 150-200 au lieu de 270.
Je recherche à ce moment-là la compagnie de ma mère... batterie de mon portable morte. Pas de doliprane dans le train, plus de possibilité de revoir le contrôleur. J'achète de l'eau ;
je la vomis (enfin !). Et je vous passe les détails.
A une gare, je me rappelle même qu'on attend une heure et demie, parce que le cheminot doit changer, et un nouveau cheminot doit être dépêché d'urgence. Le contrôleur, en revanche, je crois qu'il a un statut particulier, dans ce genre de couilles, il est obligé de rester. Même dans ce genre de situations, migraineux, en train de vomir ce que je peux, réfrigéré par la climatisation, fuyant le bruit, seul dans un train hostile à mille milles de toute âme digne d'intérêt, je fais du droit. Non, si, je suis vraiment timbré.
Arrivée prévue à Bordeaux : 19h36 un dimanche soir.
Arrivée réelle : 1h30 du matin. J'avais cours le lendemain, à 8h30. Et j'ai dû déranger une amie, force majeure oblige, pour m'héberger, parce que je ne me voyais pas rentrer à pied chez moi (3 heures de marche avec mes bagages) dans cet état.
Le must, dans tout ça, c'est qu'il était impossible de demander le remboursement à la SNCF, vu que bien sûr, ce n'est pas leur faute si un mec veut se faire découper par un TGV, et non pas profiter des joies d'une électrocution, d'une pendaison, ou.. bref.
Alors, oui, VDM.
Dernière édition par 5 le Mer 21 Mai - 20:19, édité 1 fois