J'interviens très rapidement, parce que je n'ai pas le temps, et parce que sinon je risque d'être très long.
Alors, concernant l'article dans le Figaro. La prochaine fois, cherche un journal plus marqué plus politiquement, tu veux ? Et après tu parles de faire sa propre opinion ? Merci la neutralité !
Concernant la pénibilité du travail. Ton propos illustre très très bien une partie de la population : une déconnexion totale entre certaines classes sociales. Va dire à un ouvrier qui travaillent depuis l'âge de 16 ans, qui est à trois ans de la retraite, et qui te regarde les larmes aux yeux en te disant qu'il n'est même pas sûr d'arriver à la retraite (c'est pas un cas inventé, j'ai travaillé avec ce type). Va dire à des personnes qui sont atteint de maladies à cause du travail, qu'ils devront encore attendre avant d'aller en retraite.
Non mais tu te rends compte de ce que tu nous dit là ? Les personnes qui travaillent n'attendent qu'une chose, pouvoir partir du travail, parce qu'aujourd'hui la rentabilité fait qu'on produit deux fois plus mais qu'on est payé autant voire moins qu'avant, tu y vois une logique ?? (à confirmer par les économistes parce que je crois que c'est bien pire). On ne demande qu'au gens d'être toujours plus productifs ! Aucun épanouissement dans le travail, sauf pour ceux qui rapportent le plus bien entendu, quoique.
Les suicides à France Télécom, c'est du pipot aussi ? Mais vive la libéralisation voyons. Surtout, vive l'absence de solidarité total qui existe en général et surtout dans notre fac ! On s'en fout, nous on aura du boulot, que les vieux se crèvent à la tâche ! Je pense à ma gueule, on est tous comme ça après tout !
Bah l'exemple même de solidarités qui existent, c'est ce forum.
Tout à l'heure j'ai lu un commentaire dans Le Monde (qui n'est pourtant pas réputé gauchiste) qui m'a ému et d'une personne qui expliquait :
A tous ceux qui osent encore nous servir les poncifs des fonctionnaires gréviste et privilégié pour ne pas voir qu'il n'est question de de justice sociale, je cite et Joseph Stiglitz, prix Nobel d'Economie (qui a écrit récemment "
Le triomphe de la cupidité"
) : "
Les grèves en France ? Un formidable espoir"
. Pas fonctionnaire pourtant. Et même pas français. Et moi j'enrage de ne pas pouvoir faire grève, je suis patron. Au moins, je peux manifester.
J'ai pas trop envie de m'attarder, mais j'ai tellement de choses à dire ! Tu imagines qu'en laissant plus longtemps les personnes sur le marché du travail, il y a du coup moins de place pour nous les jeunes ? Non mais ça on s'en fout, nous on est l'élite, on est à Bordeaux IV, prestigieuse fac. Et bien regarde les statistiques de la fac et je te souhaite bon courage pour trouver un boulot tout de suite. Même en école de commerce ça commence à devenir difficile, crise oblige !
J'ai promis de ne pas m'attarder, mais juste un dernier point sur les interventions.
Je suis venue mercredi matin avec le Front de Mobilisation, et j'ai pu répondre à la question que je me posais quelques messages plus haut.
Il n'y a que les L1 série 1 qui ont été vu, et encore ce n'était que pour la matière éco-po. Sinon, L2, L3, Master Public, etc. Aussi les économistes.
Enfin bref, le plus paradoxal, c'est lors de l'intervention devant des pénalistes, des civilistes, et des notariales : j'ai revu à la manif pas mal de personnes de cet amphi là.
Alors réformer oui, mais pas comme ça, il y a de nombreuses solutions proposées par l'ensemble des acteurs de la mobilisation, et celles citées plus haut sont largement faisables et ne demandent pas la Lune.
Aussi, je tiens juste à parler d'un outil qui a été mis en place pour les questions comme celles ci. Car il est vrai que jamais le président de la République a parlé de cette réforme lors de son programme. Jamais le président de la République a été élu sur cette réforme, et pourtant elle touche toute les générations. Il y a quelque chose pour ça, c'est ce que l'on appelle le référendum. Mais jamais il sera utilisé, et inutile de dire pourquoi, on aura très vite compris.