ETIONS-NOUS DES ÂNES ?

....et suis-je un brillant sujet ? " title="Cool" />
Telle est la question que je me pose annuellement à la lecture des résultats du baccalauréat, spécialement le baccalauréat général, plus propice aux comparaisons.
Alllez, ça y est, le quadra de service va encore nous sortir les poncifes habituels sur la jeunesse, le travail, bref, il va nous raser ! " title="Evil or Very Mad" />
Mais enfin, lisons les chiffres officiels :
[url:12e0zk26]Http:
//media.
education.
gouv.
fr/file/200_ans_du_bac/42/3/200_ans_du_bac_28423.
pdf[/url:12e0zk26]
[url:12e0zk26]http:
//www.
ac-bordeaux.
fr/fileadmin/Fichiers/Club_de_la_Presse/PDF/Dossiers_de_presse/resultats-session-examens-08.
pdf[/url:12e0zk26]
Voilà 27 ans que j'ai eu le bac (série "
D"
à l'époque) : le taux de réussite était de 68 % + ou - 2 % selon les années et ce, depuis 1969 et jusqu'en 1983.
Cette année, le taux national est de 87,6 %, celui de l'académie de Bordeaux de 89 % avec un taux de mentions "
bien"
et "
très bien"
de presque 19 % (sic !)
Alors ????
Quelle explication rationnelle pour expliquer cette évolution sur 30 ans ?
Et je ne suis pas issu d'une famille dite "
privilégiée"
dont les enfants auraient fréquenté les meilleurs établissements privés, loin de là !
Lorsque je lis sur ce forum et ailleurs que des programmes de soutien, voire de mise à niveau, aux étudiants vont être mis en place que, même Garchi, trouvait critiquables....je ne peux que m'interroger.
Et vous ?

Les hausses des résultats sont pas étonnants quand on voit comment se passe le lycée: on a de plus en plus d'élèves qui arrivent en seconde et qui n'ont rien à y faire, pour la simple raison que les parents refusent de plus en plus de les réorienter vers les filières technologiques, ou CAP, BEP, car ils les considèrent souvent comme "
dévalorisantes"
ou humiliantes pour leur rejeton, et qu'après tout, s'il est mauvais, c'est pas de sa faute, mais c'est à cause de la société et surtout des profs " title="Rolling Eyes" />
Ensuite, faut savoir que passer en année supérieure au lycée est de plus en plus considéré comme un droit acquis: dès que le redoublement est proposé les parents font appel de la décision, et dans la quasi-totalité des cas, l'obtiennent. Du coup, dès la seconde, on a un bon paquet d'élèves qui n'ont pas leur place. Ils vont ensuite passer en première, même s'ils n'ont pas le niveau, puis term, après tout suffira systématiquement de faire appel. Du coup, faut bien les mettre quelque part, et on peut pas les garder infiniment au bahut (quoique je connaissais bien quelqu'un qui avait fait le "
mega-grand-chelem"
: il avait repiqué sa seconde, repiqué sa première, était passé en term S, puis s'était réorienté en première STT " title="Shocked" /> . 7 ans passés au lycée...).

Enfin, on se retrouve d'abord avec un diplôme qui n'a plus aucune espèce de valeur, des classes surchargées, une déconsidération pour les profs qui a atteint ses sommets, et en même temps on nous dit que c'est des feignasses et qu'ils doivent bosser plus, donc faire des cours de soutien, et être pluri-disciplinaires. C'est comme ça qu'on arrive à des profs de maths qui font des cours d'histoire etc...Comme quoi le [url=http:
//fr.
youtube.
com/watch?v=rsd92DHrUM4:2rs63goz]sketch des inconnus[/url:2rs63goz] d'il ya déjà pas mal d'années se réalise enfin.... L'idée sous-jacente c'est qu'évidemment le gouvernement veut supprimer des postes dans l'EN, et comme on considère que les enseignants bossent pas suffisamment, si on leur file des cours en plus qui ne relèvent pas de leur discipline, ça rentre dans l'ordre. Pas besoin de recruter davantage pour désengorger les classes.

La deuxième conséquence c'est que la plupart des élèves qui n'avaient pas leur place au lycée se retrouvent à la fac, donc là non plus faut pas s'étonner des faibles taux de réussite en L1, dans la mesure où si un élève n'était pas bon en tant que lycéen, il ya peu de chances qu'il le soit en tant qu'étudiant.

Le problème, comme toujours, c'est qu'on essaie de régler la question en aval, en disloquant l'UNiversité, sans même voir que le problème pourrait être réglé en amont, c'est à dire dès le lycée. Car c'est bien là que l'encadrement devrait se faire, les réorientations, et surtout l'augmentation de moyens. C'est pas trop dans l'air du temps.

[quote="
Garchimorch"
:7ulz5ih6]si un élève n'était pas bon en tant que lycéen, il ya peu de chances qu'il le soit en tant qu'étudiant.