S'ils avaient demandé la nationalité française, oui.
Marie-Madeleine, reste à savoir de quelle nationalité elle était, mais de toute façon on peut difficilement dire que ses mœurs étaient compatibles avec l'ordre public et les valeurs françaises :mrgreen:
L'essentiel de cette décision c'est, à mes yeux, l'interprétation qui est enfin faite depuis quelques mois des signes religieux par le Conseil d'Etat. Longtemps il a fait sa vierge effarouchée, en refusant d'interpréter tout signe, notamment dans ce qui ressort de son avis de 1989 sur les ports de signes ostentatoires à l'école: il avait répondu de la façon la plus large à la question qui lui était posée, dans la mesure où il n’employait ni le mot foulard, ni celui de voile, préférant employer le terme "
signes d’appartenance à une communauté religieuse"
, ce qui permettait de cibler et les tenues, et les habitudes alimentaires des élèves, ou encore l’assiduité à certains cours.A l'époque il avait décidé que les élèves sont libres d’exprimer et de manifester leur foi, même à l’intérieur des établissements d’enseignement public, leur permettant ainsi de porter des signes par lesquels ils entendraient manifester leur appartenance religieuse. Les seules limites posées c'était alors le respect du pluralisme, mais aussi la liberté d’autrui, l’obligation d’assiduité, le respect des activités scolaires et le contenu des programmes, la soumission à l’ordre public et aux règles de santé ou de sécurité des élèves, et donc le respect du fonctionnement normal du service public. Etaient interdits les actes de pression, de prosélytisme, ou de propagande, comme par exemple le port de signes d’appartenance religieuse constituant de tels actes, soit par leur nature même, soit par les conditions dans lesquelles ils seraient portés, ou enfin leur caractère ostentatoire ou revendicatif. Evidemment aucun de ces termes n'était défini dans l'avis.
Bref, je passe ensuite sur les circulaires Jospin et Bayrou (et oui, je vous assure, ils ont tout les deux été ministres de l'Education...Mais pas en même temps. Et Giscard a même été président, c'est vous dire dans quel monde on vit...). Bref, là où était le bazar, c'était de savoir si un signe, quel qu’il soit, pouvait être considéré comme étant en lui-même un signe ostentatoire et sinon, à partir de quel moment le foulard devient ostentatoire et un instrument de prosélytisme.
Tout d’abord, les termes retenus par les Juges sont curieux: le mot ostentatoire (du latin ostendere : « montrer », oui c'est encore la minute culturelle :mrgreen: ) signifie « qui est fait avec ostentation », c'est-à-dire avec « une mise en valeur excessive et indiscrète ».
Le mot prosélytisme, vient du grec prosêlutos, qui signifie « nouveau venu dans un pays ». Le prosélyte (le païen converti au judaïsme) désigne désormais tout nouveau converti à une religion. Le prosélytisme est le « zèle déployé pour répandre la foi », dans le but de faire des adeptes.
Un comportement prosélyte suppose plus que le fait passif de porter un signe. Pourtant, le Conseil d’Etat n’avait ni défini le caractère ostentatoire du signe, ni souhaité s’engager dans l’interprétation du signe afin de déterminer quand il s’agit ou non de prosélytisme.
La loi du 15 mars 2004 « encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics» dit pour sa part que « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit."
. Ostensiblement veut dire "
d’une manière ostensible »mais il recoupe les termes « ostensibles » et « ostentatoires ».
Toujours est il qu'une interprétation subjective du signe religieux, à savoir l'intention ou le comportement de celui qui le porte, la couleur, le nom donné, le contexte etc..., ne rime à rien. On ne peut pas porter un signe religieux en disant vouloir en faire "
un accessoire de mode"
, ou par pur esthétisme.
Le voile, qu’il soit appelé hidjab, niqab, burka, quel que soit sa taille, a d’abord une dimension symbolique, c'est que la femme ne doit pas être montrée, mais il a aussi une dimension religieuse qui est l’appartenance à une religion déterminée. Là le Conseil d'Etat adopte bien cette position, à savoir une interprétation globale du signe relgieux, et sa compatibilité avec les valeurs républicaines.