Échange de point de vue, c'est bien ce que je visais. Sans quoi, je restais anonyme parmi les anonymes, à penser simplement à ce que vous disiez sans pour autant vous dire ce que j'en pense.
Oublier ses différences, c'est s'oublier. Je ne peux pas oublier que vous êtes une maitre de conférence, tout comme vous ne pouvez pas oublier que je suis une étudiante. C'est ce qui explique nos points de vue divergents et la façon dont chacun voit la chose. Les plus âgés (je ne fais qu'annoncer là une vérité, aucune pique bien sûr) voient tout avec un certain recul et se disent "
vous verrez, dans 10 ans, vous direz que vous auriez fait la même chose à notre place"
, ou "
vous comprendrez ce que je regrette"
. Avec le temps... Il est des frontières qu'il n'est pas souhaitable d'abattre. Ce recul, je ne prétendrai pas l'avoir. Il ne faut pas se leurrer.
Alors construire et avancer ensemble, oui, mais ne pas penser que nous sommes tous pareils. Si le mouvement doit avoir un impact, c'est parce qu'il rassemble des gens différents, et non les mêmes personnes sans cesse.
Concernant vos projets "
socio-éducatifs"
(au sens de... comment dire?... pas au sens des cours en bref), il vous a surement été répondu que ce n'était pas possible d'organiser un tel projet à l'échelle de la fac. Tout au moins, c'est une des seules raisons que je vois. Cela ne veut pas forcément dire que le président de l'université était contre le but de ce projet, mais il se peut qu'il ait du refuser à cause de certaines considérations qui sortent du domaine de la simple opinion (réalité matérielle par exemple). Enfin là, j'entre dans le domaine des spéculations.
Si vous voulez que les maitres de conférence et les étudiants se rapprochent, qu'ils communiquent, qu'ils échangent (et tous les synonymes possibles), il ne faut pas se mettre à leur place. Si vous étiez réellement à leur place, comme vous le dites, il n'y aurait pas eu de rétention des notes (cette mesure qui ne dérange personne... sauf les étudiants). Il va y avoir des "
pourquoi?"
dans des bouches, et la réponse ne doit pas être un autre "
pourquoi?"
, mais un "
parce que"
. J'en reviens à ce que je dis : restons ce que nous sommes. J'ai mes "
pourquoi?"
, vous avez vos "
parce que"
. De là s'en suivra un dialogue riche en arguments et enrichissant. Chacun exposera son point de vue. Une fois que B aura répondu à A, il lui posera alors son pourquoi à son tour, et A donnera sa réponse. Échange, compréhension.
Alors oui, je ne peux pas oublier que je parle à quelqu'un qui est probablement mon enseignante. Cela ne m'empêche pour autant pas de venir vous parler, vous dire ce que je pense etc. Et quand bien même je ne vois pas les choses comme vous, effectivement, je préfère la franchise plutôt que de venir vous dire "
c'est si beau ce que vous dites, je suis tellement d'accord. Unissons nous, nous serons plus forts. Tout le monde il est beauuuuuuuuuu."
Cela ne veut pas pour autant dire que c'est ma condition d'étudiante qui me fait penser autrement que vous. Sans quoi, je n'aurai pas pu tenir une argumentation dans mon discours.
Et concernant la grenouille... Si quelqu'un arrive me suivre dans mes raisonnements tortueux de plus de 2h du matin, je lui conseille d'aller consulter un psy le plus vite possible
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Par contre, cette fable rejoint ma pensée : une grenouille est une grenouille, un bœuf est un bœuf. Celui qui tentera de devenir ce qu'il n'est pas se perdra.
Des exemples de gens formidables qui s'associent (CF "
écrire pour exister"
par exemple) etc, et qui changent leurs vies, ça existe. Mais ils changent leurs vies, pas le monde. Bien des hommes ont tentés de changer le monde. Je n'en connais aucun qui fut capable de le faire réellement, si ce n'est en pire.